Quelle est votre analyse de la campagne viticole 2024 en Champagne ?
« La campagne viticole 2024 pourrait se résumer en deux mots : pluvieuse et froide. Tout d’abord, le froid s’est invité au débourrement et à la floraison, deux moments sensibles pour la vigne, amenant des gelées destructrices. Le mois de juin a été marqué par la fraîcheur, entrainant un retard de la floraison et un phénomène malheureusement connu en Champagne lors de la nouaison : la coulure. Un épisode naturel qui empêche la fécondation de la fleur et limite fortement le potentiel de récolte.
La pluie a quant à elle été présente en grande quantité du début de l’hiver à fin juillet. Une bonne nouvelle pour la Nature compte tenu des sécheresses précédentes. Mais en trop grande quantité, cette abondance apporte son lot de maladies, à l’image du mildiou. Cette année, le développement épidémique fut très fort, entrainant, encore une fois, une diminution de la future récolte. »
Quels grands enseignements peut-on d’ores et déjà en tirer ?
« Ces campagnes difficiles sont toujours riches d’enseignements et d’humilité. Tout au long de l’année, nos partenaires ont été mis à rude épreuve. Des vignerons qui ont fait preuve d’énormément de courage et d’abnégation pour amener les raisins jusqu’à la vendange. Que ce soit pour les viticulteurs ou agriculteurs, travailler avec Nature apporte son lot de vicissitudes du travail de la terre. C’est avec beaucoup d’humilité qu’il faut réussir à l’aborder.
Lors de ces campagnes viticoles extrêmement complexes et éprouvantes, le vigneron est un accompagnateur de la Nature. Il ne peut en aucun cas lui dicter sa loi. Il faut réussir à trouver les ressources pour observer, s’adapter et amener le maximum d’efforts pour aboutir à la période cruciale et tant attendue de la vendange. »